L’Europe traverse une période critique. Alors que la croissance mondiale s’accélère en Asie et en Amérique du Nord, l’Union européenne voit son avance économique s’éroder. Dans un contexte d’inflation persistante et de réglementations toujours plus strictes, les entreprises européennes, et notamment françaises, tirent la sonnette d’alarme.
Un retard économique qui se creuse
Les chiffres sont édifiants : depuis 2010, l’économie américaine a progressé de 37,5 %, tandis que celle de l’Union européenne n’a crû que de 20,9 %. Le PIB par habitant en Europe stagne alors qu’il bondit aux États-Unis. Cette divergence inquiète, notamment face aux investissements massifs des entreprises américaines et asiatiques dans l’innovation et la technologie.
Des coûts de production qui pèsent sur les entreprises
Les entreprises européennes doivent composer avec des coûts de production bien plus élevés que leurs concurrentes internationales. Par exemple, les coûts de production de Michelin en Asie sont indexés à 100, tandis qu’ils s’élèvent à 176 aux États-Unis et à 191 en Europe en 2024. Cette envolée s’explique notamment par la hausse des prix de l’énergie, qui frappe de plein fouet les industries européennes, en particulier les secteurs à forte intensité énergétique comme l’automobile et la chimie.
Une réglementation trop contraignante ?
La complexité administrative et réglementaire est un autre frein majeur. Le Medef (France), le BDI (Allemagne) et la Confindustria (Italie) ont récemment interpellé la Commission européenne sur l’impact des nouvelles réglementations, notamment celles liées au reporting environnemental (CSRD, CS3D, CBAM). Si ces mesures visent à assurer une transition écologique, elles risquent, selon ces organisations, de pénaliser davantage les entreprises européennes face à une concurrence internationale moins contrainte.
Quelles solutions pour relancer la compétitivité européenne ?
Face à cette situation, les acteurs économiques réclament un allègement des normes administratives et une baisse des charges sur les entreprises. Plusieurs pistes sont avancées : une simplification des obligations de reporting, une régulation plus pragmatique et une politique énergétique européenne plus compétitive.
L’Europe joue son avenir économique. Si aucune action concrète n’est prise rapidement, le risque de voir l’industrie européenne se marginaliser sur la scène mondiale devient une réalité. L’heure est donc à la réaction pour éviter un décrochage irréversible.
