Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2025 : un budget sous tension
Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2025 dresse un tableau préoccupant de la situation financière du système de protection sociale en France. Avec un déficit qui s’aggrave et des mesures qui impactent fortement les entreprises, ce texte soulève de nombreuses interrogations sur son équilibre et ses conséquences économiques. Découvrez les principales mesures et enjeux dans cette synthèse et téléchargez la note complète pour en savoir plus.
Un déficit qui se creuse malgré les ajustements
L’année 2024 s’est terminée sur un déficit de 18,2 milliards d’euros, bien au-delà des prévisions initiales (10,5 Mds €). La dégradation continue en 2025 avec un solde négatif estimé à 22,1 milliards d’euros. Ce creusement s’explique en grande partie par la revalorisation des retraites, la hausse des dépenses de santé (ONDAM) et une conjoncture économique défavorable.
Malgré des efforts d’ajustement, notamment une réduction des allègements de charges pour les entreprises, les projections pour 2028 sont encore plus inquiétantes avec un déficit prévisionnel de 24 milliards d’euros.
Des mesures qui alourdissent la charge des entreprises
Le PLFSS 2025 introduit plusieurs réformes qui augmentent le poids des cotisations patronales et limitent certains allègements fiscaux. Parmi les mesures clés :
- Réduction des allègements généraux de cotisations : la fusion des dispositifs d’exonération (réduction Fillon, bandeau maladie et bandeau famille) entraînera un surcoût pour les employeurs, bien que la pression ait été allégée par la mobilisation du MEDEF, ramenant l’impact net de 4 à 1,6 milliard d’euros.
- Hausse de la fiscalité sur les actions gratuites : le taux de cotisation patronale passe de 20 % à 30 %, représentant un surcoût estimé à 400 millions d’euros pour les entreprises.
- Fiscalisation des revenus des alternants : les apprentis et alternants seront soumis à la CSG/CRDS dès 50 % du SMIC, réduisant ainsi leur attractivité pour les employeurs.
- Transfert de la prise en charge des indemnités journalières (IJSS) : le plafond de prise en charge des arrêts de travail par l’Assurance Maladie est abaissé de 1,8 à 1,4 SMIC, imposant aux entreprises de compenser une plus grande part du coût.
Un système de santé sous pression
Le texte prévoit également plusieurs réformes impactant le financement du système de santé et des soins médicaux. L’augmentation du ticket modérateur sur les consultations et les médicaments a finalement été abandonnée, mais une taxe accrue sur les complémentaires santé est en discussion. Par ailleurs, les dépenses d’indemnités journalières continuent d’exploser (+500 millions d’euros en 2025), sans qu’un plan structurel de maîtrise de ces coûts ne soit envisagé.
En matière de prévention et de lutte contre la fraude sociale, le PLFSS renforce les contrôles sur les allocations, le versement des indemnités journalières et les fraudes aux audioprothèses. De nouvelles obligations de déclaration pour les employeurs sont également instaurées afin d’améliorer le recouvrement des cotisations.
Des avancées sur la réparation des accidents du travail
Un des points majeurs du texte est la transposition de l’accord national interprofessionnel (ANI) du 15 mai 2023 sur la branche des accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP). Cette réforme vise à clarifier l’indemnisation des victimes et à réduire l’insécurité juridique pour les employeurs, en instaurant un barème professionnel pour mieux encadrer la réparation des dommages corporels.
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Le PLFSS 2025 ne manque pas de soulever des débats et des interrogations sur l’avenir du financement de notre système de protection sociale. Pour comprendre en détail l’ensemble des mesures et leurs impacts, téléchargez la note complète et accédez aux différentes sections à votre rythme.
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